Le dysfonctionnement des GM (DGM) est plus fréquent dans les populations asiatiques, souvent considéré comme supérieur à 60 % dans les différentes études basées sur la population de l’Asie (Beijing Eye Study, Shihpai Eye Study). En revanche, la prévalence chez les Caucasiens varie de 3,5 % à 19,9 % à 37 % (Lemp MA. Ocul Surf, 2009).
Chez l’enfant, la pathologie des GM est souvent méconnue, négligée, et cette réalité aboutit à un retard du diagnostic qui peut atteindre plusieurs années. Toute kératoconjonctivite chronique de l’enfant, trop souvent apaisée par une corticothérapie locale, exige un examen clinique rigoureux de la surface oculaire pour permettre de repérer les signes cliniques fondamentaux au diagnostic de DGM. L’interrogatoire recherche des antécédents de chalazions souvent associés aux DGM.
La présence d’une kératite ponctuée superficielle inférieure doit faire suspecter un DGM. La présence d’une néovascularisation cornéenne inférieure (ou plus rarement supérieure) est un élément clé qui doit être recherché. Ces deux éléments doivent pousser le clinicien à évoquer un DGM et donc à examiner attentivement les paupières de l’enfant, étape trop souvent négligée. Il est fréquent de retrouver des télangiectasies du bord libre, certains orifices des glandes de Meibomius sont occlus et à la pression palpébrale l’expression des GM produit un meibum dont la qualité est dégradée (granuleux, voire solidifié avec aspect de pâte dentifrice). L’examen doit alors évaluer la présence de complication cornéenne (ulcère ou taie cicatricielle), rechercher des phlyctènes (petites vésicules) sur la conjonctivite avec un éclairage tangentiel.
La plus fréquente cause de DGM chez l’enfant est la rosacée oculaire dont le diagnostic doit être établit par l’examen du visage à la recherche de signes cutanés classiques des joues (atteinte papulopustuleuse, granulomateuse ou érythémateuse). Dans près d’un tiers des cas, l’examen du visage des parents peut être contributif avec une rosacée cutanée associée.
Le diagnostic de rosacée, une fois établi grâce à l’association d’une atteinte de la surface oculaire impliquant les GM et d’une atteinte cutanée typique, la prise en charge thérapeutique adaptée doit être entamée sans délais. En absence d’atteinte cutanée évidente, la présence d’une kératoconjonctivite phlycténulaire suffit pour évoquer la rosacée oculaire.
Les soins de paupières constituent le socle thérapeutique, se déclinent en trois temps successifs de chauffage (10 minutes avec compresses chaudes 45-50 °C, ou lunettes chauffantes, très pratiques chez l’enfant), de massage des paupières réalisant un drainage des sécrétions des glandes de Meibomius et enfin un nettoyage de la surface oculaire. Pour une bonne observance, il est toujours nécessaire de prévenir les parents que[...]
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